
Le moment est donc venu, pour les pouvoirs publics, d’apporter aux SCPI le nouveau toilettage législatif dont elles ont besoin. Car les SCPI sont encore empêtrées dans quelques imbroglios juridiques surannés. Ainsi, de leur nature de sociétés civiles, elles ont gardé des caractéristiques inconciliables avec la nécessaire souplesse des produits faisant appel public à l’épargne. Les parts de sociétés civiles sont cessibles mais non négociables, dit la loi, alors que les parts de SCPI doivent pouvoir être négociables, comme tous les autres titres financiers. Cette restriction, due à la responsabilité illimitée des associés de société civile, n’a plus lieu d’être dans les SCPI, où la responsabilité des associés est désormais limitée à leur apport en capital, comme dans tous les autres titres financiers.
L’ouverture à la négociabilité des parts de SCPI doit être complète, avec la création d’un service multilatéral de négociation (SMN) qui aurait vocation à organiser un grand marché unique des parts. Il y apporterait de la transparence et de la simplicité pour les investisseurs, de l’émulation et de la croissance pour les sociétés de gestion. Une telle plateforme de cotation et d’échanges est souhaitée par tous, les sociétés de gestion comme les porteurs de parts. Pour qu’elle existe, une modification de la loi et du règlement AMF s’avère indispensable. Plus vite elle interviendra, mieux ce sera pour tout le monde. Et pour la liquidité des SCPI.
Christian Micheaud


